Alors que ce lundi 6 septembre, le CNRD qui a renversé le président guinéen Alpha Condé, dimanche 5 septembre 2021, à Conakry, convoque “tous les ministres” et que “tout refus sera considéré comme un acte de rébellion aux forces”, les condamnations pleuvent comme d’habitude. Une partie des Guinéens est en joie et salue le renversement du Pr Alpha Condé.
Parmi les premières condamnations, celle de la Gambie, par le canal du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et des Gambiens de l’étranger qui condamne ce coup de force.
“Le Gouvernement de la Gambie a noté avec une grave préoccupation le coup d’état en République de Guinée par des éléments des Forces Spéciales qui a entraîné la détention du Président Alpha Condé et la dissolution du gouvernement, aujourd’hui 5 septembre 2021” indique le communiqué gambien.
“En réaffirmant les positions et les principes de l’Union africaine et de la CEDEAO sur le rejet total de tout changement anticonstitutionnel de gouvernement et de tout putsch, le gouvernement de la Gambie condamne le coup d’Etat en République de Guinée et appelle à la restauration de l’ordre constitutionnel et souligne la nécessité de l’état de droit” recommande la Gambie.
“Le gouvernement de la Gambie suit avec un vif intérêt les développements actuels à Conakry et exhorte une fois de plus les militaires à faire respecter l’État de droit dans le pays, à libérer immédiatement et sans condition tous les dirigeants civils détenus et à préserver l’intégrité physique du président Alpha Condé” fait savoir le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et des Gambiens de l’étranger.
Ancienne puissance colonisatrice, La France qui a eu une posture difficile suite au 3è mandat d’Alpha Condé, condamnant mais acceptant le passage en force, “se joint à l’appel de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), pour condamner la tentative de prise de pouvoir par la force survenue le 5 septembre, demander le retour à l’ordre constitutionnel et appeler à la libération immédiate et sans condition du Président Condé. La France est en contact étroit avec ses partenaires africains et internationaux.”
Du côté de l’Union Africaine, Félix Tshisekedi et le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, “condamnent toute prise de pouvoir par la force et demandent la libération immédiate du Président Alpha Condé”.
“Ils invitent le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine à se réunir d’urgence pour examiner la nouvelle situation en Guinée et pour prendre les mesures appropriées aux circonstances” indique le communiqué de l’Union Africaine.
Dans la sous-région, les pays sont à l’exception de la Gambie dans l’expectative et les consultations. Mais, la CEDEAO, a réagi par la voix de son président en exercice, Nana Addo Dankwa-Addo, président du Ghana, condamnant comme toutes les institutions, le renversement d’Alpha Condé.
“La CEDEAO note avec une grande préoccupation les récents développements politiques survenus à Conakry, République de Guinée. Elle condamne avec la plus grande fermeté cette tentative de coup d’Etat de ce dimanche 5 septembre 2021” soutient le communiqué produit par Accra.
Exigeant le “respect de l’intégrité physique du Président de la République, le Professeur Alpha Condé et sa libération immédiate et sans condition ainsi que celle de toutes les personnalités arrêtées”, la CEDEAO “réaffirme sa désapprobation de tout changement politique anticonstitutionnel” et “demande aux forces de défense et de sécurité de demeurer dans une posture républicaine et exprime sa solidarité envers le peuple et le Gouvernement Guinéens.”
Dimanche, assez tôt en matinée, des militaires des forces spéciales conduits par le Colonel Mamady Doumbouya ont mis la main sur le Président guinéen, Alpha Condé et dissout toutes les institutions et la Constitution. Ils dénoncent le déni de démocratie et les conditions de vie, toujours difficiles des guinéens, de “Sékou Touré à Alpha Condé”.
Adam’s Régis SOUAGA