Les auditeurs formant la 5e promotion des expert (e) s en ingénierie du genre ont reçu leurs graduation de fin de formation au cours d’une cérémonie solennelle. Cette cérémonie avait pour but de remettre des diplômes à tous les participants à ce programme. Les formations dispensées étaient au nombre de 5 que sont Genre et changement climatique, Genre et paix, Genre et violences basées sur le genre, Budgétisation sensible au genre et Audit Genre. C’était le samedi 10 Décembre à l’institut français au plateau, à Abidjan.
Instaurée par Euphrasie Kouassi Yao, conseillère spéciale du président de la République chargée du genre, à la tête de la chaire UNESCO « Eau, Femme et pouvoir de décision », ce programme a duré 9 mois durant lesquels 58 participants ont été formés dans différents domaines incluant cours en ligne et en présentiel. « Audacieux et Audacieuses » tels sont les noms qu’ils se sont donné pour avoir osé se lancer dans l’aventure. La formation a pour but de « former des experts de haut niveau capables d’avoir des interventions qui impactent, qui rendent une société plus performante et plus rentable ». Avec un total de 243 experts -nouveaux gradués compris- , chaque expert impacte son environnement en fonction de la formation suivie. « Quand l’Homme est formé, qu’il a comme on dit les lunettes genre, il appréhende des éléments de la société que les autres qui ne sont pas formés ne voient pas » a soutenu la présidente du Compendium, Euphrasie Kouassi Yao.
L’enjeu de cette formation « c’est pour que l’être humain se transforme » a indiqué Euphrasie Kouassi Yao tout en regardant les besoins des hommes et des femmes pour trouver une solution. Cette graduation a vu la participation de la ministre de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté, Myss Belmonde Dogo, elle même participante au programme et inscrite au cours Genre et Changement climatique .
« Je suis ravie d’avoir fait cette formation, je suis ravie des 9 mois passés à apprendre, à apprendre ce que c’est le genre » a-t-elle soutenu. Elle s’est penchée sur une clarification de l’idée populaire sur le genre. « Pour le commun des mortels, dans l’entendement de tout le monde , quand on parle genre on pense tout de suite à la femme mais le genre c’est et la femme et l’homme » a-t-elle précisé. Le choix de sa formation est basé sur son domaine de prédilection parce qu’étant ministre de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté « C’est vrai que pour certains pays, le réchauffement climatique fait référence à la sécheresse mais en Côte d’Ivoire il fait référence à la montée des eaux. Nous avons des femmes à l’intérieur du pays qui ont perdu des petits champs de tomate, des plantations de riz, des champs d’igname et ne savent plus à quel moment il faut labourer le champ pour semer, à quel moment il faut attendre et le changement climatique a eu un effet néfaste » a-t-elle expliqué. Cette formation l’outillera dans sa mission en l’aidant à trouver les solutions adéquates pour lutter contre la pauvreté. « Nous devons faire en sorte que les certificats que nous allons tenir dans nos mains puissent transformer la vie de nos populations » a assuré Myss Belmonde Dogo. La représentante du parrain Hien Yacouba Sié, Balé Titi a exprimé ses remerciements quant au choix porté sur sa personne pour parrainer cette promotion.
Pour Euphrasie Kouassi Yao, la formation sur le genre est un moyen d’inclusion de tous dans le développement du pays. « Le monde a besoin d’experts pour réinventer les chemins de la paix, du développement inclusif, intégral et global pour tous et chacun » car ils ont désormais les rudiments pour. « Vous avez appris à faire du genre un outil d’analyse, de diagnostic, d’orientation pour bâtir un autre monde » a-t-elle indiqué s’adressant aux auditeurs bénéficiaires.
Pour les désormais experts, ce programme est une aubaine et leur permettra d’avancer dans leur carrière en se basant désormais sur le genre. Myss Belmonde Dogo voit en cette formation une manière d’impliquer les hommes et les femmes dans tous les projets. « Au-delà de mon ministère, dans la vie de tous les jours, être experte en genre pour moi était important, important de savoir que tout problème doit être résolu avec et les hommes et les femmes. Nous avons pour tendance généralement dans nos projets de prendre en compte soit le volet homme, soit le volet femme et être experte en genre nous permet d’avoir les deux entités en face les hommes et les femmes pour pouvoir améliorer les conditions de vie ». Selon la directrice de RTI 2, Kadiata Fadiga, un changement n’est possible en Afrique que si on associe hommes et femmes à la même cause. « Le genre c’est un concept qui aspire à un monde plus juste, plus égalitaire et qui aspire à un développement. Mais pour cela il faut que les deux sexes travaillent ensemble ». Pour Ali Sacko, cadre commercial à Orange Mali, cette formation en plus d’avoir un effet sur sa carrière en aura sur lui-même. « Le premier changement c’est sur moi même. Parce que cette formation m’a permis de me débarrasser de certains stéréotypes auxquels j’étais soumis. Et au delà de ça, cette formation m’a outillé pour être un acteur de développement en apportant la bonne information et la sensibilisation ». Un appel est donc lancé à tous ceux qui aimeraient faire partir de la 6e promotion à ne pas hésiter.