Depuis le 31 août 2020, la Commission Électorale Indépendante (CEI) a clos le délai imparti pour le dépôt des actes de candidature à la future élection présidentielle du 31 octobre 2020.
Ceux dont les dossiers ne sont pas complets s’activent à les compléter sinon leurs candidatures seront purement et simplement rejetées. Ceux dont les dossiers sont complets attendent patiemment le verdict prochain du Conseil Constitutionnel.
Avant la date butoir de dépôt des candidatures, chacun y est allé de ses propos. Certains qui se disent experts en droit constitutionnel se sont évertués à se prononcer (avant la lettre) en lieu et place de l’Institution en charge d’apprécier l’éligibilité des différents candidats. Mêmes, des évêques se sont autorisés à intervenir dans le débat politique.
C’est leurs droits de jouer les animateurs de la scène politique. Maintenant que les candidatures ont été déposées, la sagesse recommande que l’on laisse les éminences grises du Conseil Constitutionnel travailler. Il n’y a pas plus experts en droit constitutionnel qu’eux. C’est leurs mérites individuels qui leur ont valu d’être choisi parmi tant d’autres.
Au cours des débats, nous avons lu que des leaders politiques réclament un audit international de la liste électorale comme s’il n’existe pas de compétences nationales pour toiletter notre liste électorale. Je fais remarquer que ce travail ne nécessite pas une expertise particulière surtout que les critères pour figurer sur la liste électorale sont connus. Les centaines de cadres ivoiriens, experts en audit, peuvent facilement réaliser cette petite mission sous la supervision de la CEI. On ne peut pas prétendre diriger la Côte d’Ivoire et dire comme le candidat Henri Konan BEDIE que seules les compétences internationales sont à mêmes de toiletter notre liste électorale. Merci au Président de la CEI d’avoir recentré le débat.
Notre liste électorale sera crédible nonobstant les jérémiades des uns et des autres. Concernant la tenue de la prochaine élection, au lieu de présenter aux ivoiriens les programmes et projets, ceux qui ont peur du verdict des urnes, crient au loup. Ils prétendent tous que notre prochaine élection présidentielle ne sera pas apaisée. Le ressassant à longueur de journées et de discours, ils veulent préparer les esprits à des troubles futurs. Même le cardinal Jean Pierre Kutwa apparaît de plus en plus comme l’évêque émérite de l’opposition ivoirienne et il embouche la trompette des risques de troubles. Il fait bien d’attirer l’attention de la communauté nationale et internationale.
Cependant, ce qu’il manque de dire, c’est que la paix et la réconciliation ne se gagnent pas dans les paroles et les écrits mais dans les cœurs et les esprits. C’est pourquoi, il est plus important de prêcher la paix et la réconciliation dans les paroisses, dans les églises et dans les mosquées et surtout d’exhorter les fidèles religieux à la prière que de faire des déclarations à relent politique sur la place publique et dans les médias.
Préparons nos esprits et nos cœurs à accepter les résultats des urnes au lieu de préparer les cœurs et les esprits aux troubles et à l’affrontement.
Comme l’a écrit Venance Konan, Dg du quotidien Fraternité Matin, dans son édito du samedi dernier, seuls les idiots peuvent accepter de revivre une crise post électorale comme celle de 2011 avec son cortège de 3000 morts. Ceux comme moi qui ont encore en mémoire et qui ont subi les tristes moments de la guerre de 2011, refusons de nous ranger dans le camp des idiots. Nous refusons d’être des prophètes du malheur qui annoncent l’apocalypse. Nous mettrons tout en œuvre pour que la prochaine élection présidentielle soit paisible. Il y va de l’avenir de nos enfants, de nos jeunes et des générations futures. C’est pourquoi, j’ai apprécié la démarche et les propos du Premier Ministre, Hamed Bakayoko quand il a invité les jeunes à s’éloigner de la violence. Il a raison d’attirer l’attention des jeunes sur le fait que quand les hommes politiques s’entendent et sont en harmonie en haut, les jeunes en bas ne sont pas invités aux débats. Mais, a contrario, quand les hommes politiques ne s’entendent pas en haut, ce sont eux les jeunes qui trinquent ou meurent en bas au cours des marches et autres manifestations de rue.
Le Ministre Joël N’GUESSAN
Membre du Conseil Politique du RHDP