Il aura fallu attendre 10 ans avant que le mot “pardon” sorte de la bouche de Charles Blé Goudé, l’un des protagonistes majeurs de la scène politique ivoirienne qui vient d’être acquitté de toutes les charges de “crimes contre l’humanité, crimes de guerre” pour lesquelles il était poursuivi devant la Cour pénale internationale.
Charles Blé Goudé, l’ex-leader des “jeunes patriotes”, véritable bouclier humain oppressant en faveur de Laurent Gbagbo pendant la crise militaro-politique déclenchée le 19 septembre 2002, a demandé “pardon” aux Ivoiriens, toutes tendances confondues pour ses responsabilités dans la crise postélectorale de 2011 qui a fait 3000 morts selon les chiffres officiels.
Charles Blé Goudé s’est exprimé sur les antennes de France 24 après son acquittement par la CPI. Au cours de cet entretien, il a demandé pardon aux Ivoiriens.
C’est dans une posture de paix que l’ancien leader de la jeunesse patriotique de Laurent Gbagbo a passé cet entretien. Il a, d’entrée, marquer sa volonté de rentrer en Côte d’Ivoire. Mais, cette volonté semble contrariée par une condamnation par la justice ivoirienne.” J’espère de la part du pouvoir un geste, une amnistie ou une grâce pour tourner cette page“, a-t-il souhaité.
Il a expliqué faire confiance aux autorités pour obtenir son passeport et permettre son retour ainsi que celui de Laurent Gbagbo.
Revenant sur la procédure, il estime qu’elle a été “longue” mais “il fallait être patient”.
Blé Goudé a précisé également avoir “assez payé“.
L’ex président des jeunes patriotes qui se dit désormais pour la paix entre les ivoiriens a “humblement demandé pardon” à “la Côte d’Ivoire plurielle”. “Il y a en pour qui Blé Goudé n’est pas un ange. Ceux là je viendrai vers eux“, a-t-il souligné.
Aussi Blé Goudé soutient être sans rancune contre quiconque à commencer par Fatou Bensouda, la procureure de la Cpi.” Je n’en veux à personne“, a-t-il relevé. Toutefois il soutient que Fatou Bensouda doit continuer son travail en Côte d’Ivoire.
Blé Goudé qui n’envisage pas de tourner maintenant la page de la politique a réitéré sa volonté de diriger un jour son pays. Mais avant, il dit vouloir contribuer à “apaiser les cœurs” dans son pays.
I.T
