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Justice- La Justice britannique facilite une probable extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis

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Ce vendredi 10 décembre, la Haute Cour de Londres a annulé en appel le refus d’extrader vers les États-Unis le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, que Washington veut juger pour une fuite massive de documents.

C’est un retour en arrière pour Julian Assange qui risque de nouveau l’extradition, pointe RFI qui reprend une dépêche AFP. La cour britannique « autorise l’appel » formé par les États-Unis, a déclaré le juge Tim Holroyde, ce qui signifie que la décision de première instance est annulée et que la justice devra de nouveau statuer sur la demande d’extradition américaine. Il y a près d’un an, la juge Vanessa Baraitser s’était opposée à la remise de l’Australien de 50 ans aux autorités américaines, invoquant le risque de suicide du fondateur de WikiLeaks.

Dans sa décision de ce vendredi, la Haute Cour estime que les États-Unis ont fourni des assurances sur le traitement qui serait réservé au fondateur de WikiLeaks en cas d’extradition, répondant ainsi aux inquiétudes de la juge de première instance. La compagne et avocate de Julian Assange, Stella Moris, a immédiatement dénoncé une « grave erreur judiciaire », dans un communiqué transmis par WikiLeaks.

700 000 documents classifiés

Les États-Unis reprochent à Julian Assange d’avoir diffusé, à partir de 2010, plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Poursuivi notamment pour espionnage, il risque jusqu’à 175 ans de prison dans une affaire qui représente, selon ses soutiens, une attaque gravissime contre la liberté de la presse.

L’ONG Amnesty International a réagi par la voix de son directeur Europe dénonçant « une parodie de justice ». « S’il est extradé aux États-Unis, Julian Assange pourrait non seulement être jugé sous le coup de l’Espionnage Act mais il risquerait aussi de sérieuses violations de ses droits humains compte tenu de ses conditions de détention qui pourraient impliquer des tortures ou d’autres mauvais traitements », a déclaré dans un communiqué Nils Muižnieks.

Incarcéré dans une prison de haute sécurité près de Londres, Julian Assange avait été arrêté par la police britannique en avril 2019. Auparavant, il avait passé sept ans dans l’ambassade londonienne de l’Équateur où il s’était réfugié alors qu’il était en liberté sous caution. Il craignait alors une extradition vers les États-Unis ou la Suède, où il faisait l’objet de poursuites pour viol depuis abandonnées.

RFI.FR avec AFP