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“La fête est finie et le temps des bilans se dessinent où il va falloir justifier aux contribuables les investissements”, Danièle Boni Claverie (Contribution)

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Les jeux de lumière se sont éteints sur la CAN 23 et le moins que l’on puisse dire est que la Côte d’Ivoire en sort grandie et que le nom de Dieu est sur toutes les lèvres de nos compatriotes. Oui, le parcours des Eléphants a été miraculeux mais l’organisation de cette Can 23 reste, elle, bien humaine et l’URD tient à féliciter le Président de la République d’avoir permis à ces jeux de repositionner la Côte d’Ivoire sur la scène internationale en la rendant plus attractive. Notre pays a su durant ces jeux retrouver une unité, une fraternité qui lui a permis de célébrer dans la même ferveur et la main dans la main la victoire commune.

C’est un atout indéniable pour le Chef de l’Etat qui est couronnée d’une aura de gagnant et cela a priori sert les intérêts de la Côte d’Ivoire. Mais le Président Ouattara a une vision pour lui-même et son pays, se donner une place particulière dans notre histoire contemporaine  et dans le cœur des Ivoiriens en posant des actes de réconciliation forts. Quels peuvent-ils être ? Bien sûr, l’opposition pense à la libération de tous les prisonniers civils et militaires de la crise de 2011. Ce serait le meilleur moyen d’apaiser les cœurs et d’amener l’opposition à renouer un dialogue inachevé avec le RHDP. Certains pensent que rallier le gouvernement serait une solution quand d’autres « rêvent » au retrait politique en 2025 d’Alassane Ouattara. Nombreux sont ceux qui pensent que le climat qui a régné tout au long de la Coupe pourrait avoir une incidence sur la présidentielle de 2025 à condition que les annonces promises par le Président de la République soient profitables à tous, renforcent la cohésion sociale et ne s’évaporent pas comme des bulles de Perrier.

La fête est finie et le temps des bilans se dessinent où il va falloir justifier aux contribuables les investissements d’un milliard de dollars soit un peu plus de 600 milliards de francs cfa. Nous avons encore en mémoire le coût scandaleux de la pelouse du stade d’Ebimpé. Aujourd’hui, il nous faut savoir quelles vont être les retombées économiques de cette Coupe. En quoi les stades nouvellement construits vont-ils pouvoir être des outils accompagnant le développement sportif ? Quelle sera la prochaine reconversion ou utilisation des villages créés pour l’occasion ? Que vont devenir tous ces jeunes volontaires du Comité d’organisation que l’on reverse massivement au service civique? Les prêts de certaines organisations internationales telles la BAD ou le FMI  mis en place s’accompagnent de dons. Quelle va être l’utilisation de ces dons dont certains sont affectés à la réhabilitation de Centres de Santé ?

Sous la pression du dur quotidien des populations – la brutalité des déguerpissements à la Gesco montre bien que la réalité efface vite le rêve – l’état de grâce, l’effet Can durera-t-il ? N’oublions pas que la mémoire d’un peuple peut être de courte durée.

Danièle Boni-Claverie. Présidente de l’URD.