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La mort du danseur Dada met à nu l’univers de la danse ivoirienne (Contribution) PARTIE 1

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La mort du danseur Dada met à nu l’univers de la danse ivoirienne (Contribution)

 

Doun Christian Daniel alias Dada, jeune danseur-interprète sélectionné pour participer à la réalisation d’un clip de l’artiste chanteur Serge Beynaud, est mort le mercredi 12 avril 2023 aux environs de 15h au CHU d’Angré après avoir été électrocuté lors dudit tournage. Cette mort met à nu les conditions difficiles des danseurs et le manque de vigilance des réalisateurs et des techniciens lors des plateaux.

Déjà, signalons qu’il y a quelques années, Soxy la Magie et Matrix, deux danseurs de Dj Débordo, avaient trouvé la mort lors d’un trajet pour honorer une prestation. Ils sont morts et le silence a continué son chemin meurtrier sans être inquiété. Toujours, les danseurs et les chorégraphes continuent de collaborer avec des artistes sans exiger une sécurité sociale et juridique. Le milieu de la danse a besoin d’être assaini. Les artistes chanteurs et les opérateurs culturels doivent signer des contrats formels qui permettront aux chorégraphes et danseurs d’avoir des garanties sur leurs rémunérations et leurs protections à partir d’une assurance. En vérité, le milieu de la danse en Côte d’Ivoire a besoin d’être assaini. Comme Papa Wemba, Dada, l’un des meilleurs danseurs ivoiriens perd la vie dans l’exercice de ses fonctions à cause d’une faute technique. Cette situation permet de s’interroger sur le statut des chorégraphes et danseurs en Côte d’Ivoire.

Quelle est la structure habilitée à gérer et à protéger les danseurs et chorégraphes ? Si elle existe, alors elle est invisible. Si elle n’existe pas, il va falloir la penser. Le débat sur le statut de l’artiste doit entrer dans sa phase opérationnelle pour rendre formel les prestations des artistes et dans le milieu de la danse, il y a une urgence. Dans le milieu de la musique et de la danse encore, il faut véritablement régler leur gestion. Comme le dit mon oncle Charles ELIAM, le milieu est têtu. Et c’est vrai. Le même désordre qui a dérouté les danseurs hier n’a servi de leçon à personne.

Le drame de la passion et de la responsabilité

Beaucoup de jeunes chorégraphes et danseurs, passionnés, cherchent à améliorer leurs conditions de vie. Ce, à travers des opportunités de clip, de concert ou encore de shoot. Chose qui n’est pas toujours facile vue la rareté des scènes. Il faut se battre pour être sélectionné à la seule occasion présente depuis 3 mois. Nos danseurs tanguent et frappent à toutes les portes pour chercher de quoi survivre et échapper également aux injures et moqueries des amis et même des familles pour qui la danse n’est pas un métier mais un jeu et un passe-temps. « Ils iront jusqu’à vous dire que vous faites ce que 1000 millions de personnes savent faire ; la danse ».  Être sélectionné permettra d’avoir aux moins 100.000 francs.  Ce n’est pas avec tous les artistes que cette somme est possible. En dehors des artistes Meiway et Serge Beynaud, quels sont les artistes musiciens en Côte d’Ivoire qui paient convenablement les danseurs ? Les deux artistes-chanteurs cités paient bien leurs interprètes-danseurs. C’est cette situation qui fait tant courir les danseurs vers Serge Beynaud et Meiway. Ils font donc partie de l’exception. Malheureusement, c’est sur la scène de Serge Beynaud qu’a lieu le drame. Il faut en parler pour sauver d’autres vies en rendant les conditions des danseurs et chorégraphes meilleures.

La suite le 20 Avril