Si les scrutins Municipaux et Régionaux du 2 septembre prochain s’annoncent serrés dans certaines régions du fait de la présence de tous les partis politiques et des alliances parfois contre nature, à Bouaké et dans le Gbêkê ( centre-nord), on peut dire sans se tromper que le RHDP confirme au regard de la forte mobilisation dans le cadre de ces élections locales, non seulement son implantation mais un leadership qui tend à effacer définitivement les traces du vieux parti, le PDCI et cela malgré son mariage forcé avec le parti de Gbagbo, le PPA-CI, lui-même défiguré.
Alors que les candidats du RHDP, Amadou Koné pour la mairie de Bouaké commune et ASSAHORE Jacques pour la région sont sur le terrain 7jours/7 et 24h/24 pour présenter leurs projets de société aux populations ; Un programme avec une vision « Bouaké nouveau » pour ce qui est de la commune de Bouaké ; structuré, écrit par des professionnels après un état des lieux exhaustif des problèmes de la commune ( rares sont les candidats à disposer d’un tel document) , les candidats de l’opposition sont occupés à un autre agenda : Comment créer le désordre le jour du scrutin pour espérer obtenir l’invalidation du scrutin dans certaines localités. Les prémices.
Le décor est planté. Les prémices d’un aveu d’impuissance également. L’opposition à court d’idée à proposer aux populations de Bouaké et de Gbêkê un projet de société clair, bat campagne à minima avec une mobilisation qui laisse à désirer.
Mais, si les candidats du PDCI, Gnamien Konan pour la mairie et Blessy Chrysostome pour la région sont absents dans les rues et foyers de Bouaké, ils sont bien au laboratoire. Selon ce qui nous est rapporté et vérifié, Gnamien Konan aurait décidé d’aller voter ce samedi 2 septembre après 11h.
L’intention est de crier à la fraude, au bourrage des urnes de la part du RHDP après avoir constaté que les populations ont voté massivement entre 7h et 11h.
« Nous allons les battre à plat couture. Je ne vois pas comment tous ceux qui sont sur le bulletin de vote peuvent me battre. Mon seul vrai adversaire c’est le taux de participation. C’est pourquoi j’exhorte tous ceux qui nous accompagnent et qui croient au développement de Bouaké sous notre leadership, à sortir massivement dès 7h du matin pour aller voter. A partir de midi, nos adversaires devraient se cacher pour rentrer sur Abidjan » a encore martelé Amadou Koné.
En région, nous avons fait le tour de quelques localités. C’est le même constat : une faible mobilisation du candidat du PDCI quand on sait la passion des populations rurales pour les élections locales.
Déviations
Mis en difficulté par les actions sur le terrain du candidat Amadou Koné, l’ex ministre du gouvernement Ouattara-Duncan, et ex DG des douanes , Gnamien Konan fait le choix du discours ethnique et religieux. Il choisit le raccourci de l’ivoirité frelatée et non constructive.
Alors que les populations attendent des projets de développement pour leur épanouissement, le PDCI à travers certains de ses cadres, joue la déchirure du tissu social dans le Gbèkê et principalement à Bouaké. De quoi s’agit-il et pourquoi Amadou Koné fait-il peur au PDCI ?
Amadou Koné est député de Bouaké commune, ministre des Transports et candidat du parti au pouvoir, le RHDP, aux élections municipales du 2 septembre 2023, à Bouaké. Un de ses adversaires est l’ex ministre Gnamien Konan. Là où les populations de Bouaké et de Gbêkê attendent des futurs maires, un programme d’actions qui vient achever le processus de paix et de cohésion sociale, le candidat du PDCI, Gnamien Konan multiplie depuis quelques temps des messages à caractères ethnique et religieux.
Qu’arrive-t-il à Gnamien Konan ?
« …Sous fond de tribalisme ou pas, l’ex directeur général des Douanes dont les chances de victoire à Bouaké paraissent néanmoins minces à ce jour, au regard du poids de l’électorat RDR mué en RHDP, a révélé que seul, un Satiklan, Peuple originaire de Botro, pourrait arracher la mairie de Bouaké des griffes du RHDP…Le maire qui a terrassé Djibo Sounkalo, c’était Konan Bledou. C’est un Satiklan. Quand un Djibo veut s’enraciner, on va chercher un Satiklan. Donc la mairie de Bouaké est une affaire des Djibo et des Konan…C’est à cause de la rébellion qu’il y a eu Fanny. Il n’y aura pas de Koné dedans. Pas du tout. C’est un Konan qui doit reprendre la Mairie des mains du RHDP » sont les propos tels que rapportés par le site Koaci.com dans sa livraison du lundi 19 juin 2023, du candidat du PDCI, Gnamien Konan, tenus le samedi 17 juin 2023 à Bouaké, lors de la cérémonie de présentation officielle des candidats du parti de Bédié.
Gnamien Konan, ex DG des douanes et ministre pour la première fois sous Alassane Ouattara aurait-il tant peur de son adversaire au point de donner dans le discours ethnique, tribal , qui fait parler d’ivoirité frelatée ?
Il parle ainsi en oubliant que Houphouët-Boigny a été député de Korhogo , et que déjà par le passé, des autochtones Baoulés ont failli mettre le feu à Bouaké pour protester contre Djibo Soungalo. Quelle idée d’agiter le drapeau rouge ?
Peur
Qu’on le veuille ou pas, Bouaké est et demeure une ville carrefour où se côtoient plusieurs des populations de divers horizons ethniques et religieux, où le brassage des cultures et ethnies est une réalité.
C’est cela qui fait peur et donne l’insomnie au candidat du PDCI, sans oublier le charisme et le leadership de son adversaire du RHDP.
Ce que Monsieur Gnamien Konan a oublié c’est que l’ivoirité et le tribalisme sont des fonds de commerce qui ne passent plus en Côte d’Ivoire. Les candidats du PDCI gagneraient à trouver des arguments sérieux face à Amadou Koné au lieux de brandir la fibre ethnique pour convaincre les populations de Bouaké.
Jean KOUASSI , habitant de Bouaké
NDLR: Le titre est de la rédaction