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Libre Expression- Assalé Tiémoko charge Gianni Infantino suite à l’élection de Samuel Eto’o Fils

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Le week-end dernier, Samuel Eto’o a été élu président de la Fédération Camerounaise de Football, pour un mandat de quatre ans. Le monde sportif africain et au-delà, a salué cette victoire éclatante qui cependant, a été obtenue dans des conditions difficiles, tout ayant été mis en œuvre en effet, par Gianni Infantino, le président de la FIFA et le président imposé de la CAF (candidat unique, élu par acclamation après que la FIFA ait tordu le bras à tous ses adversaires y compris l’Ivoirien Jacques ANOUMA) , Patrice Motsepe, pour obtenir le retrait de Samuel Eto’o.
A Motsepe et à Infantino, Eto’o a dit “non, c’est aux présidents de clubs Camerounais de décider qui doit être le président de la Fecafoot et non la FIFA ou la CAF”. Et Eto’o a maintenu sa candidature.
Aujourd’hui, l’on tente de nous convaincre, à coups de photos, que Eto’o serait un pion de Gianni Infantino et que ce serait grâce au soutien de ce dernier que Eto’o aurait été élu et qu’il serait impossible de gagner une élection à la tête d’une fédération africaine sans le soutien de la FIFA, ce qui est totalement faux.
Oui, Eto’o a beaucoup voyagé avec Gianni Infantino, à la demande de ce dernier mais Eto’o a toujours dit à qui veut l’entendre que Gianni Infantino ne peut rien lui imposer.
D’ailleurs, il n’a pas hésité à attaquer violemment ce dernier quand il a voulu manipuler le président de la CAF pour changer la périodicité de la CAN qu’il a voulu faire passer de tous les deux ans à tous les quatre ans. :
Je n’accepte pas ce qu’il (Gianni Infantino ndlr), dit. Est-ce l’intérêt des Africains d’organiser la CAN tous les quatre ans ? Je crois que c’est plutôt celui des Européens. Ils veulent avoir à disposition les Mohamed Salah, Sadio Mané ou pierre-Eymeric Obameyang. Ce n’est pas aux Européens de décider pour les Africains, ce qui est bon pour leur football. Je suis proche de Gianni Infantino et de Ahmad. Mais je crois que Gianni Infantino a manqué de tact. Comment va-t-on financer notre football ? Où va-t-on trouver l’argent avec une CAN tous les 4 ans ? Nous devons mettre notre football au niveau de celui des Européens. Avant, entre la CAF et la FIFA, les relations n’étaient pas bonnes, mais ça ne donne pas le droit aux autres de nous imposer des choses. Il faut une politique sur le continent africain pour développer les championnats. C’est ce qui permettra aux équipes nationales de ne pas vivre dans le chantage“, avait réagi, Samuel Eto’o, au cours de l’émission “Le débat africain” sur Rfi, le 12 février 2020.
Cette réaction violente de Samuel Eto’o contre Gianni Infantino (accusé à demi-mots de faire du chantage aux présidents de fédération africaines avant de mettre a leur disposition des ressources pour les équipes nationales), a été très mal reçue par ce dernier dont chacun sait qu’il ne supporte pas trop les gens trop indépendants d’esprit. Ce qui suit permettra de comprendre cela.
PETIT RAPPEL DES FAITS
En 2018, avec le soutien de Samuel Eto’o, Seydou Mbombo Njoya, a été élu président de la Fecafoot. Il était opposé à l’ancien gardien de but, Antoine Bell, que Eto’o n’a pas soutenu.
Mais ce que Eto’o ne savait pas et que Antoine Bell savait, c’est que Seydou était le pion de la FIFA, soutenu par le comité de Normalisation mis en place par la FIFA, lequel Comité de Normalisation a trafiqué l’élection, y compris, selon des présidents de clubs, en violant les statuts de la Fecafoot, en tenant par la corruption certains présidents de clubs, pour faire élire le pion de la FIFA.
Le comportement du Comité de Normalisation a choqué de nombreux présidents de Clubs, soutiens du candidat Antoine Bell, qui ont exercé un recours pour obtenir l’annulation de l’élection.
Leur recours au Cameroun, torpillé par le Comité de Normalisation (juge et partie), a été rejeté. Ils ont alors saisi le Tribunal Arbitral du Sport (TAS), auprès de qui ils ont demandé l’annulation de l’élection pour “Corruption, fraudes et violations des textes de la Fecafoot”.
Le 16 novembre 2018, malgré le recours devant le TAS, le Président contesté et son comité exécutif, ont été installés pour un mandat de 4 ans.
Au bout de seulement 15 mois de mandat, cet homme convaincra tous les acteurs du football Camerounais qu’il était plutôt au service de Gianni Infantino et ses amis.
COUP DE THÉÂTRE
Le 15 janvier 2021, à la veille du CHAN, à la surprise générale, le TAS annule par une décision extrêmement motivée, l’élection du président de la Fecafoot et ordonne la reprise de l’élection.
Le Président Seydou et son comité exécutif sont sommés de céder la place à un comité de transition (une sorte de Normalisation), chargé d’organiser rapidement de nouvelles élections.
L’IMPOSTURE DE LA FIFA
Au lieu d’appliquer la décision du TAS en faisant reprendre l’élection, convaincue que dans une élection transparente son pion n’avait aucune chance de gagner, la FIFA trouve le moyen de le maintenir à la tête de la Fecafoot, en le nommant président intérimaire, ce qui etait une vraie insulte au football Camerounais.
C’est ce mépris de la FIFA qui a convaincu Eto’o que Seydou était effectivement le pion de Gianni Infantino et qu’il s’était trompé en 2018 en soutenant cet homme contre Antoine Bell.
Faisant alors preuve d’humilité, Samuel Eto’o se rapprochera de ses camarades y compris Antoine Bell pour présenter ses excuses pour les manquements et leur promettre de mettre tout en œuvre pour arrêter l’imposture de la FIFA au Cameroun, en se présentant contre celui qu’il avait contribué à faire élire en 2018.
UNE AUTRE IMPOSTURE DE LA FIFA
L’ élection de Seydou Njoya ayant été invalidée par le TAS, cet homme ne pouvait plus être le président de la Fecafoot. Mais la FIFA l’a maintenu quand même à la tête de cette fédération. Et la FIFA ira plus loin dans l’imposture.
Ayant en projet de tout mettre en oeuvre pour maintenir Seydou Njoya à la tête de la Fecafoot pour au moins 4 ans encore (en obligeant tous ses adversaires au Cameroun à un consensus autour de sa personne) , après l’installation scandaleuse de Patrice Motsepe à la tête de la CAF , Gianni Infantino le fait nommer 4e vice-président de la CAF. Un vrai scandale.
Comment en effet, peut-on nommer, en Mars 2021, quelqu’un dont l’élection a été invalidée par le TAS en janvier 2021, 4e vice-président de la CAF ? Mais tout cela obéissait à un plan.
Car la FIFA voulait des marionnettes à la CAF pour valider plus tard son projet de changer la périodicité de la CAN qui devrait passer de deux ans à quatre ans.
SAMUEL ETO’O DÉCIDE DE METTRE FIN À L’IMPOSTURE
Ayant tout compris et ayant surtout compris que le président de la Fecafoot restera éternellement redevable à Gianni INFANTINO s’il était réélu et donc n’aura aucune indépendance de pensée vis à vis de ce dernier, Samuel Eto’o décide de se présenter contre lui pour le bouter hors de la Fecafoot afin de mener une politique pour le football camerounais et non pour le football européen.
Il exprime sa volonté de se présenter à la présidence de la Fecafoot, à Gianni Infantino. Ce dernier lui déconseille cette aventure et propose de le nommer à la FIFA comme conseiller. Samuel Eto’o refuse cette proposition.
Commenceront alors de douces pressions, via la CAF dont le président élu (proche de Eto’o) a été chassé de la façon la plus humiliante par Gianni Infantino, pour installer son pion, Patrice Motsepe, sans élection.
Dans la foulée, celui contre qui Eto’o entendait se présenter et dont l’élection a été annulée par le TAS, est bombardé, 4e vice-président de la CAF. Eto’o vit cela comme une provocation.
Comme si cela ne suffisait pas, la CAF dont le 4e vice-président est candidat à la tête de la Fecafoot, est mise en mission par la FIFA, pour obtenir le retrait de la candidature de Eto’o Fils. Ce dernier refuse une première fois.
La FIFA met alors en place une mission conjointe FIFA-CAF, pour obtenir le retrait de la candidature de Eto’o Fils. Eto’o répond “Non, pas question de retirer ma candidature”.
Jusqu’à deux semaines de l’élection, la CAF et la FIFA tenteront vainement d’obtenir le retrait de la candidature de Eto’o Fils.
Résultat, cette façon de faire de la FIFA, va mobiliser la majorité des présidents de clubs autour de la candidature de Eto’o Fils.
La suite, on la connaît. Le candidat de Gianni Infantino a été largement battu, même après que la commission électorale eu tenté un dernier coup.
Le samedi dernier en effet , on a vu Samuel Eto’o, dans une vidéo, se lever pour aller dire ses quatre vérités au président de la commission électorale qui tentait de changer les règles en pleine élection , en prenant en compte des bulletins de vote pré-signés avant l’élection, en l’absence du candidat Eto’o.
” (…) je vais vous dire chèr président. Vous allez signer devant nous, sur chaque bulletin, le vice-président va signer sur chaque bulletin et c’est la seule chose qui sera valable. Nous savons ce que vous avez prévu. Mon père David Eto’o m’a toujours dit quand un père est mauvais, c’est un sorcier “. A déclaré Eto’o, avec de grands gestes, arrêté devant le président de la commission électorale issu de la normalisation.
Oui, Eto’o Fils est proche de Gianni Infantino, lui-même ne manque pas de le dire ouvertement. Mais Eto’o n’est pas un pion de Gianni Infantino et ce dernier sait qu’il ne pourra pas le manipuler parce que Eto’o ne lui doit rien, il ne lui doit pas son élection et n’a de compte à rendre qu’aux présidents de Clubs camerounais.
Gianni Infantino n’aime pas les gens indépendants d’esprit. Il n’a jamais pardonné à feu Sidy Diallo d’avoir refusé de soutenir sa candidature et a tout mis en oeuvre pour le lui faire payer.
Il vient, et c’est un fait, de tenter d’empêcher Samuel Eto’o, trop indépendant d’esprit, de monter à la tête de la Fecafoot.
La FIFA de Gianni Infantino tente par tous les moyens et à coups de chantage au financement et à la normalisation, de soumettre tous les dirigeants de football en Afrique, à sa volonté et les obliger à accepter des décisions iniques comme faire passer la CAN de tous les deux ans à tous les quatre ans. Et il y a des gens pour acclamer ce mépris.
A côté d’eux, il y aura toujours des gens comme moi, pour dénoncer cette façon de faire. Et je le ferai sans faiblesse.
                      ASSALE TIEMOKO ANTOINE
JOURNALISTE PROFESSIONNEL.