La situation jusque-là confuse commence à s’éclaircir avec l’annonce par le Colonel Assimi Goïta, vice-président de la transition malienne, qui affirme avoir placé le président et le Premier ministre “hors de leurs prérogatives” selon RFI.
Les deux dirigeants de la transition ont été dimanche, à l’issue de la formation du nouveau gouvernement, déportés à Kati, où est le siège des forces militaires qui avaient déposé le président Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) le 18 août 2020.
Bah N’daw et Moctar Ouane ne sont plus les dirigeants civils de la transition malienne qui doit conduire le pays vers une sortie de processus avec des élections démocratiques. Moctar Ouane qui venait d’être reconduit au poste de Premier Ministre a formé une équipe de 25 membres, dont cinq femmes, soit le même nombre de ministres que dans le précédent gouvernement.
Mais, “deux membres influents de l’ex-Conseil national pour le salut du peuple (CNSP) ont cependant été remplacés : le colonel Modibo Koné a dû céder son poste de ministre de la Sécurité et de la Protection civile au général Mamadou Lamine Ballo, tandis que le colonel Sadio Camara a quitté le très stratégique ministère de la Défense où le remplace le général Souleymane Doucouré, ancien chef d’état-major de l’armée de l’air qui était jusque-là secrétaire général du ministre de la Défense” indiquait Jeuneafrique.com.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase d’une relation issue d’un forcing de la CEDEAO et des partenaires au développement qui ont refusé de voir la tronche d’un militaire devant la transition.
Finalement, Assimi Goïta, qui se prend à mieux contempler les lambris dorés des bureaux climatisés plutôt que le chaud soleil du nord Mali pour y croiser le fer contre les terroristes et autres djihadistes, a renversé la direction civile de la transition.
“Le Comité local de suivi de la transition, composé de la CEDEAO, de l’Union Africaine et de la Minusma, avec des membres de la communauté internationale, y compris la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Union Européenne, exprime sa profonde préoccupation face à la situation au Mali marquée par l’arrestation du Président de la transition, du Premier ministre et de certains de leurs collaborateurs” s’est indigné ce Comité de suivi.
“Ils condamnent la tentative de coup de force survenue à la suite de la publication du décret portant nomination des membres du gouvernement par le Président de la transition sur proposition du Premier Ministre” renchérit le Comité de Suivi.
Le Médiateur désigné de la CEDEAO, l’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan devrait se rendre à Bamako pour y rencontrer Assimi Goïta et ses camarades putschistes.
Adam’s Régis SOUAGA