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Média- Les acteurs des médias numériques formés sur les aptitudes déontologiques pour la cohésion sociale
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3 ansle
Par
Redaction
« Médias numériques et cohésion sociale » est le thème du séminaire de formation des professionnels de la presse en ligne sur les fake news et la cohésion sociale tenu à Grand-Bassam du mercredi 8 au samedi 11 juillet 2021, à l’initiative du réseau des professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (REPPRELCI) sur financement du programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le soutien du ministère de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale.
A l’issue des travaux interactifs, une charte des acteurs des médias numériques en Côte d’Ivoire a été adoptée avec un préambule et 20 articles.
La cohésion sociale, constamment menacée par les écrits des journalistes, a fait dire à Dr Théodore Konimi, Directeur de Cabinet Adjoint du ministre de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, Kouadio Konan Bertin, qu’il « est à souhaiter que l’éthique que soit au menu dans les écrits au quotidien. »
Pour sa part, M.Ouattara, représentant du PNUD, a soutenu qu’il ne saurait y avoir de développement sans paix « et elle passe par la cohésion ». Il a réitéré le soutien de l’organisation des Nations Unies en charge du développement, à accompagner le REPPRELCI dans ses initiatives.
« On sera plus heureux, après dans les écrits, que tout ce qui a été appris est mis en œuvre » a-t-il recommandé. M.Ouattara a aussi invité les journalistes des médias numériques « à être des acteurs de paix ».
Dr Karim Wally, enseignant-chercheur au CERCOM, à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody et Alafé Wakili, Directeur Général de Sonef-CI, éditeur de l’Intelligent d’Abidjan se sont appesanti sur « les défis de la désinformation pour le monde journalistique ».
Dr Wally a relevé que le « travail du journaliste se complexifie, se rendant complice de diffusion de fausses informations” qui concourent à la « fragilité de la confiance dans les médias, une perte de crédibilité. »
C’est pour éviter la publication ou diffusion de fausses informations dommageables à la cohésion sociale que le législateur ivoirien a, dans la loi de 2017, en son article 97 relatif à la diffusion des fausses informations, décidé d’appliquer à l’organe fautif, une amende de 1 à 5 millions FCFA. Cette coercition, dira-t-il, vise à « éveiller la prudence » chez le journaliste.
Selon Alafé Wakili, « la difficulté d’accès à l’information est source de désinformation » estimant toutefois que « la présomption de la bonne foi ne doit pas être un alibi. Les abus de la liberté d’expression concourent à la désinformation. »
Mamady Kébé de Ivoirecheck.com a présenté les outils didactiques de vérification d’images, de vidéos et textes pour y déceler des éléments de manipulation susceptibles d’entacher la cohésion sociale par des détournements malveillants. « Chaque détail compte dans la vérification » a-t-il soutenu. Il a révélé que la vérification de photos, textes, vidéos permet d’éviter la désinformation désastreuse.
Le « Code de déontologie et régulation des médias numériques » a été un module de cette formation orchestrée par l’équipe de Lassina Sermé, président du Repprelci. Sidonie Amoakon, Secrétaire générale de l’Autorité Nationale de la Presse (ANP) a soutenu qu’ « En Côte d’Ivoire, il existe un seul code de déontologie pour la presse imprimée et numérique ou audiovisuelle. »
Elle a surtout insisté sur le fait qu’il « est exigé beaucoup plus des journalistes » que du citoyen ordinaire qui tente de s’ériger en journaliste pour l’animation des réseaux sociaux dont il faut avoir le réflexe de « au crible des réseaux sociaux » a-t-elle rappelé.
« L’information fournie par le journaliste doit être exacte et complète » a recommandé Sidonie Amoakon de l’ANP.
Parmi les communicants de ce séminaire, Dr Djè Salomé de l’ONG Terre d’Union, qui a indiqué que «Par le traitement de l’information, et l’usage de certains mots, le journaliste qui utilise les mots liés à l’ethnie, aux stéréotypes peut créer un conflit communautaire. »
Pour éviter de tomber sous le couperet de l’ANP, pour la sanction administrative, le Substitut du Procureur de la République près le Tribunal d’Abidjan Plateau, Anet Richard, a présenté le cadre juridique des nouveaux médias et responsabilité des médias numériques. Il a reconnu que « la liberté de presse, d’enquêter, de s’exprimer et de publier, n’est toutefois pas absolue et sans responsabilité. »
Rappelant le respect de l’éthique et la déontologie par le journaliste, il a présenté le corpus juridique qui encadre la pratique du journalisme en Côte d’Ivoire, relevant au passage que la loi de 2017, exclut la peine d’emprisonnement pour les délits de presse, la garde à vue et la détention préventive.
« Le racisme, la xénophobie, le tribalisme, la discrimination raciale ou religieuse » sont assortis d’une peine d’emprisonnement de 5 à 10 ans, a indiqué Anet Richard.
Il a soutenu que c’est « la même peine pour les informations ou rumeurs à relent raciste ou tribaliste dans l’intention de soulever une communauté contre une autre. » Et d’insister sur le fait que « même si ce soulèvement n’a pas eu lieu », la peine s’applique. Il a recommandé « d’éviter de tronquer ou dénaturer les propos » d’intervenants dans les articles.
Il s’est tout de même réjoui qu’en juillet 2021, contrairement à 2020, aucun journaliste ivoirien n’a été interpellé pour un délit de presse.
Lors de la cérémonie d’ouverture du séminaire, Kouadio Konan Bertin, ministre de la Réconciliation et de la Cohésion nationale, a estimé que « la diffusion des fausses nouvelles met à mal la cohésion sociale avec un impact sur les jeunes. » Poursuivant Kouadio Konan Bertin a soutenu que « les réseaux sociaux intoxiquent tout usager du numérique et mettent à mal les populations entre elles-mêmes et les populations et l’Etat. »
Pour sa part, ouvrant le bal des interventions avec la conférence inaugurale, Dr Alfred Dan Moussa, Directeur Général de l’ISTC Polytechnique, a recommandé aux journalistes et acteurs des médias numériques, de « nous tenir debout pour dire non aux faiseurs de fausses informations » et leur faire savoir « qu’ils ne sont pas les bienvenus parmi les journalistes. »
« Une fausse information est un tueur en cagoule, c’est une forme déguisée qui endeuille le monde » a-t-il soutenu. Il a rappelé que les « fausses informations jettent le discrédit sur les journalistes » dont l’information « est la propriété exclusive ».
« Le temps réel n’est pas le temps du mensonge, pas le temps de la contrefaçon mais du fait vérifié » a-t-il rappelé, demandant de « crier haro sur les discours de haine et les poubelles nauséeuses de la désinformation » qui met le journaliste des médias numérique face à une « lourde responsabilité ».
Dr Alfred Dan Moussa a soutenu qu’il « n’y a pas que le terrorisme que le monde reconnaît comme seul danger ; les discours de haine, les fausses informations sont un terrorisme déguisé » a-t-il soutenu.
Lassina Sermé, président du Repprelci a remercié tous les participants et le partenaire technique et financier pour avoir accepté de faire confiance aux journalistes des médias numériques qui ont pris l’engagement de respecter la Charte qu’il se sont librement donné.
Adam’s Régis SOUAGA
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