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Politique Nationale- Les regrets de Guillaume Soro sur son « trop de confiance »

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C’est la semaine des regrets pour le « trop de confiance » qu’exprime Guillaume Soro Kigbafory, l’ancien président de l’Assemblée Nationale. Il reconnaît avoir commis la faute d’avoir été « trop » confiant et crédule en la parole de ses partenaires politiques. Il en a fait l’amère expérience et le confesse sur ses canaux de communication, facebook et twitter.

Ainsi, de l’avis de Guillaume Soro, en exil en Europe depuis son retour manqué à Abidjan, le 23 décembre 2019, « Il s’en vient forcément dans la vie, LE temps du regard rétrospectif, ici le mien. Et disons avec Pierre Corneille : « le trop de confiance attire le danger » et quelque fois, il est trop tard. Je l’ai expérimenté » regrette Guillaume Soro prenant à témoin Abdallah.

Bien avant, il rappelait à la mémoire collective, à demi-mots, les engagements pris devant feu le Général Gnassingbé Eyadéma, le 30 octobre 2002. « Il s’en vient toujours un temps, du regard rétrospectif, ici, le mien. Et disons avec Don Diègue: « …Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?… » Aujourd’hui un témoin : Eyadema » a écrit bien avant celui que des ivoiriens surnomment « Anselmo Bruit ».

Pour l’ancien Secrétaire Général des Forces Nouvelles, l’ex-rébellion ivoirienne qui a lutté contre le pouvoir de Laurent Gbagbo pendant huit ans, occupant 60 ans du territoire ivoirien, « le trop de confiance attire le danger ».

De ministre d’Etat, ministre de la Communication, à ministre d’Etat en charge de la reconstruction puis à la Primature, le chef rebelle était sûr d’une voie sans embûches, un tapis rouge trop bien dressé devant lui, qui lui ont fait prendre des décisions qu’il regrette aujourd’hui. Il n’a pas vu le « danger » qui rodait autour de lui après les luttes intestines au sein des Forces Nouvelles.

Ce danger allait se dresser devant lui le 27 juin 2007 quand son avion qui le transportait à Bouaké pour la cérémonie d’installation officielle des Magistrats, opérant ainsi le déploiement de l’appareil judiciaire dans les zones Centre, nord et Ouest sous contrôle de l’ex-rébellion, est attaqué à l’armes lourdes. Roquettes et kalachnikovs ont été utilisées dans cette attaque contre le Fokker 100 qui transportait la délégation de Soro. L’attaque a eu lieu à l’aéroport de Bouaké alors que l’avion amorçait son atterrissage.

Le 2 juillet 2007, le FPI et Laurent Gbagbo condamnaient cette attaque tandis que le miraculeux Guillaume Soro, réclamait une « commission d’enquête internationale » qui n’a jamais été mise sur pieds. A ce jour, seules quelques personnes ont le fin mot sur cette tentative d’assassinat contre Guillaume Soro et le processus de paix en cours à cette période. Le Col Issiaka Ouattara alias Wattao qui a avoué connaître les noms de ceux qui ont fait ce coup, mais se gardait de le dire plus tard, n’aura jamais cette opportunité. Il est passé de vie à trépas, foudroyé par un diabète.

L’ex-homme fort de Bouaké a attiré le danger, par sa trop grande confiance qui lui faisait croire qu’il devrait présider aux destinées de la Côte d’Ivoire après Alassane Ouattara, élu le 28 novembre 2010, après un second tour à la présidentielle organisée par l’arbitre du jeu électoral, Guillaume Soro et la communauté internationale.

Il estime s’être battu pour malheureusement contempler, meurtri, les acquis de sa lutte se désagréger en Côte d’Ivoire où des poursuites judiciaires ont été lancées contre lui et certains de ses proches.

A ce jour, ses jeunes frères Simon Soro, président de l’ONG la Vie et l’officier de police, Rigobert Soro sont en détention tout comme son très proche Souleymane Kamaraté dit Soul To Soul, le député Alain Michel Lobognon et des soldats de sa garde.

Guillaume Soro est accusé par Abidjan de tentative de subversion, blanchiment de deniers publics et d’autres chefs d’accusation sérieux. Aucun procès n’a été organisé à ce jour.

Guillaume Soro a exprimé son soutien à la famille du défunt Premier ministre Hamed Bakayoko suite au décès de ce dernier le 10 mars 2021.

« J’apprends avec une immense douleur le rappel à Dieu ce jour, du Premier ministre Hamed BAKAYOKO, Ministre de la Défense et Chef du Gouvernement, mon ami, mon frère. En ces moments de chagrin, mes pensées émues vont à l’endroit de Yolande son épouse et de ses enfants dont je partage le chagrin et la souffrance » a-t-il écrit sur page facebook le même jour.

« Je m’incline devant la douleur du Worodougou qui, avec cette disparition, perd l’un de ses cadres les plus éminents. Je partage le deuil sincère du peuple ivoirien qui garde de l’illustre disparu, qui fut longtemps mon proche collaborateur et conseiller spécial, l’image d’un homme généreux, ouvert et proche de ses concitoyens » a-t-il rappelé.

Et de rappeler que « Les circonstances de la vie hélas nous ont conduit à emprunter des parcours politiques différents, opposés et quelquefois conflictuels mais nous avons su, par-dessus tout,  garder et préserver notre fraternité et notre affection réciproques » a soutenu Guillaume Soro.

Adam’s Régis SOUAGA