DECLARATION
Ivoiriens, Ivoiriennes,
Mes chers compatriotes,
Notre pays, la Côte d’Ivoire, vit des moments tristes et difficiles dont les causes et les effets subséquents n’honorent aucun de ses enfants. Ce pays, la Côte d’Ivoire, nos Pères fondateurs l’ont rêvé comme la Terre de l’Espérance, la Patrie de la vraie Fraternité.
Nous n’avons aucune fierté, aucune gloire à donner à la Côte d’Ivoire cette image que nous présentons aujourd’hui. Et pourtant, nous avons attiré l’attention des uns et des autres sur le chaos, sur la grave crise socio-politique que nous voyions poindre inexorablement à l’horizon. Voici que cet horizon de feu et de larmes, de tristesses et de désolations, est devenu notre quotidien.
Les Ivoiriens sont définitivement prisonniers de la haine, d’une haine provoquée et alimentée par le non-respect de la Loi et de nos engagements.
Les Ivoiriens valent mieux que cela. Ils ont mieux à offrir à l’Afrique et au monde. Et je suis convaincu que nous le pouvons, tous ensemble, si nous le voulons vraiment. Rien de grand ne peut se faire dans le clivage et dans la division, dans la méfiance et la défiance. Je crois que le dialogue est encore possible ; possible mais surtout indispensable pour remettre à l’endroit ce qui n’aurait jamais dû se retrouver à l’envers.
Je m’incline à nouveau devant la mémoire de tous les morts de cette autre crise électorale et renouvelle ma compassion à toutes les victimes.
Ma vision d’une Côte d’Ivoire réconciliée et rassemblée, réaffirmée par le Président Henri Konan Bédié dans son message solennel à la Nation du mercredi 09 décembre 2020, est partagée partout et par tous. Elle est la condition sine qua non d’une véritable renaissance de notre pays.
C’est pourquoi, je voudrais saluer la délivrance des passeports du Président Laurent Gbagbo, acte important qui augure de son retour prochain sur la terre de ses ancêtres.
Je voudrais appeler les décideurs à faciliter ce retour au bercail ainsi que celui de tous nos autres compatriotes qui sont forcés de vivre loin du pays.
Je lance une fois encore un appel à l’ensemble de nos partenaires, au monde libre, à la Communauté des Nations éprises de Paix, de Justice et de Démocratie. Aujourd’hui, plus qu’hier, se joue l’avenir pour nous tous. Notre quête de Justice et de Démocratie est aussi un combat pour freiner l’immigration clandestine qui déstructure vos Etats.
Ici s’engage le combat contre le terrorisme qui menace nos Etats et nos institutions. Car le déni de démocratie et la mal gouvernance constituent le terreau de vos peurs et angoisses.
S’intéresser et s’impliquer dans la recherche des solutions durables à nos crises, ce n’est pas de l’ingérence ; c’est de l’anticipation.
Conformément à ma philosophie du bon ton et de la mesure, j’exhorte toutes les parties à privilégier la voie de sortie de crise par le dialogue tout en préservant la paix, la démocratie, les libertés individuelles et la justice.
Je renouvelle mon soutien au Président Henri Konan Bédié et l’encourage, à l’instar de Félix Houphouët-Boigny, à toujours donner une chance à la paix. Je m’inscris entièrement et sans réserve dans sa volonté de créer les conditions d’un Dialogue National Inclusif dont le seul et unique objectif sera de restaurer ce qui constitue le fondement du vivre-ensemble harmonieux : la Confiance. Confiance en nous-mêmes ; confiance entre tous les enfants de ce pays ; confiance dans la Justice ; mais aussi, et peut-être d’abord, confiance dans la Constitution, seule boussole pour un peuple libre et digne.
Dieu bénisse la Côte d’Ivoire !
Dr Abdallah Albert Toikeusse MABRI
Ancien Ministre d’Etat,
Député à l’Assemblée Nationale,
Président de la Région du Tonkpi,
Président de l’UDPCI,
Président de la Plate-forme Arc-en-ciel.