Un Commissaire de police de l’Unité de lutte contre le racket (ULCR) exaspéré par le comportement déshonorant de ses frères d’arme de la police et de la gendarmerie, a crié son ras-le bol contre le racket que ces agents ne veulent pas abandonner sur les routes ivoiriennes.
A Yamoussoukro, au corridor nord de Morofé, en allant à Bouaké, au nom de la sécurité et de la lutte contre les divers trafics, le corridor de sécurité a une autre mission : collecter de l’argent. Lundi 19 avril 2021, une mission de l’unité de lutte contre le racket est descendue sur le terrain “à la demande” du ministère des Transports a fait une descente surprise sur le terrain.
On voit sur la vidéo devenue virale, l’Officier de Police, le Commissaire Oura, crié son mécontentement, expliqué à ces policiers et gendarmes comment ils sont suivis chaque jour dans la besogne de collecte des jetons.
« Dès que j’ai garé, depuis Abidjan, la caméra qui est là permet de voir le gars courir pour venir en bas des arbres. J’ai dit au directeur des traces technologiques et de l’informatique que les bois nous dérangent, coupons les bois ... » explique-t-il ulcéré après avoir pu récupérer le “cahier de comptabilité.”
« C’est un cahier de comptabilité. Je ne sais pas si Dieu peut m’aider à retrouver un nom dedans » fait-il savoir avant de décider de la suite à donner à sa procédure.
« Bon les gars, tous qui sont devant venez on va écrire vos noms ou bien vous me foutez le camp. Je vais aller voir le commandant de légion et le préfet de police. Tous ceux qui sont présents, vous devriez écrire vos noms, trop c’est trop. On va souffrir pour rien, certaines personnes souffrent et d’autres se moquent, ce n’est pas normal » dénonce-t-il.
Peu avant la grande affluence de la fête de pâques en pays Baoulé, le tarif du transport routier a connu une majoration de 1000 FCFA entre Abidjan et Bouaké.
Alors que toutes les compagnies ont appliqué la mesure, des voix ont fait un mauvais procès à une compagnie bien connue sur la ligne. Entre temps, le carburant a connu une hausse de 15f passant de 600F/litre à 615f/litre à la pompe.
« Dans son évaluation des incidences des barrages anarchiques sur la fluidité routière, l’Observatoire des Pratiques Anormales de l’UEMOA a estimé que «l’impact du racket routier sur l’économie ivoirienne est passé à 350 milliards de francs CFA de préjudices en 2011» lit-on dans un rapport de la CAPEC, la cellule d’analyse des programmes économiques.
Pour sa part, la Banque Mondiale soutenait dans un rapport en 2008 que « Le montant estimé du racket oscille entre 35 et 55, 31% des dépenses d’investissement projetés de l’Etat qui sont de 271, 2 milliards CFA (656, 6 millions de dollars en 2007). »
Le problème est que ces sorties de l’ULCR ne sont qu’épisodiques. De Bouaké à Mankono, 177 Km, on décompte 10 barrages de racket de policiers et gendarmes ou mixtes dont 3 entre Bouaké et Diabo, 16 Km sans oublier les pseudos-syndicalistes, jeunes et vieux paresseux qui ont trouvé une insertion professionnelle dans le racket de leurs camarades. Des individus se réclamant de la mairie viennent aussi mettre une herse vers la cité CIDT.
Sur les différents corridors de sécurité autour des villes ivoiriennes, ce sont plus des postes de racket financier que de sécurité que les usagers voient. Au grand dam des contribuables qui payent ces racketteurs impénitents chaque fin de mois sans que l’on ne sache où va l’argent collecté. Peut-être va-t-il ouvrir une régie de racket payer les agents sur les corridors avec ces montants collectés et ne pas les payer chaque fin de mois.
Adam’s Régis SOUAGA