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Russie- Voici le mal supposé qui ronge Vladimir Poutine, les Américains suivent l’évolution de sa santé

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L’état de santé de Poutine est scruté à la loupe depuis plusieurs années, mais la guerre en Ukraine a accentué l’observation de la forme physique du dirigeant russe.

Serait-ce le secret le mieux gardé du Kremlin? Alors que la guerre en Ukraine a dépassé le cap symbolique des 100 jours, les spéculations et les rumeurs autour de la santé de Vladimir Poutine ne faiblissent pas.

Des fantasmes qui ont d’ailleurs contraint son indéboulonnable chef de la diplomatie Sergueï Lavrov à évoquer le sujet. “Je ne crois pas que quelqu’un qui ait toute sa tête puisse voir chez cette personne des signes d’une maladie ou d’une affection quelconque”, affirmait-il le 29 mai lors d’une interview sur TF1.

Pourtant, à l’aube de ses 70 ans -le 7 octobre-, l’état de santé du chef du Kremlin interroge et fascine par-delà les murs de la forteresse moscovite.

Un “cancer avancé” selon le renseignement américain

En janvier, on constate qu’il est incapable de rester en place pour une célébration du Noël orthodoxe. Le mois suivant, tout le monde se souvient de la table immense pour le séparer d’Emmanuel Macron. En avril, c’est sa position affaissée dans son fauteuil avec la main cramponnée à la table face à son ministre des Armées qui alimente la rumeur sur la dégradation de son état physique.

Poutine, s’enfonçant dans son fauteuil, agrippant la table. Il va bien, non ? En bonne santé?”, avait alors réagi sur Twitter cette journaliste de CNN le 21 avril. Aux États-Unis, la question est d’ailleurs traitée avec un grand sérieux, au-delà des simples spéculations sur son langage corporel qui lui prêtent un début de Parkinson. Dans un rapport classifié, les services de renseignement américains indiquent plutôt que Vladimir Poutine souffre d’un “cancer avancé” traité en avril, selon les échos de trois responsables du renseignement américain que le magazine Newsweek vient de publier. Évoquant également une tentative d’assassinat déjouée en mars, ce rapport avance l’idée que Vladimir Poutine serait affaibli physiquement, même si son isolement extrême ces derniers mois empêche toute évaluation précise sur son état de santé. “Ce que nous savons, c’est qu’il y a un iceberg là-bas, même s’il est couvert de brouillard”, image une source anonyme du Bureau du Directeur du Renseignement National américain.

La santé de Poutine, un secret d’État

Si la santé de Vladimir Poutine est aussi bien gardée, cela ne date pas de cette guerre en Ukraine. Cultivant une image d’homme particulièrement viril et sportif, le dirigeant russe ne résiste pourtant pas aux affres du temps. À en croire les nombreux éléments compilés par le site russe Proekt, un média d’investigation réputé mais interdit depuis juillet 2021 par l’État russe, le voile autour de la santé de Poutine est opaque depuis longtemps. Proekt raconte dans une enquête publiée le 1er avril que le président est contraint de dissimuler en permanence le moindre petit pépin physique qui mettrait à mal son image de dur à cuire qui lui est si chère. Qu’il s’agisse d’un rhume ou d’une blessure sportive, tout doit être caché. Le site rappelle un événement, d’apparence banale, mais qui démontre l’attention toute particulière apportée à son image. Lors d’une cérémonie commémorative sur la place Rouge en novembre 2012, les images de Vladimir Poutine n’ont jamais pu être publiées pour une raison simple. Le président boitait. Les images avaient toutefois été rendues publiques par le site du Patriarche de Moscou. Plusieurs sources gouvernementales avaient alors avancé un mal de dos pouvant nécessiter une opération chirurgicale. Une information immédiatement démentie par Dmitri Peskov, malgré une série d’événements annulés sur la fin d’année 2012.

À cela s’ajoutent plusieurs “disparitions” intrigantes de Poutine au fil des ans. Un “rhume” en pleine campagne électorale en février 2018, cette série de déplacements et d’événements annulés au Kremlin fin 2012 ou encore un “auto-isolement” du 13 au 29 septembre 2021 qui viennent ajouter du mystère autour de ce sujet très sensible dans les couloirs du Kremlin.

Pour masquer ces absences à répétition, la communication du Kremlin est aujourd’hui bien rodée, après 23 ans de présidence. Grâce notamment à l’utilisation de vidéos préenregistrées, devenues monnaie courante dans l’appareil d’État russe.

Des médecins personnels de plus en plus présents

Selon le site d’investigation, en vieillissant, Vladimir Poutine s’est très largement entouré de médecins. Proekt estime qu’environ neuf spécialistes accompagnaient en permanence le dirigeant en 2019. Parmi les trois médecins les plus consultés par Poutine, Evgeny Selivanov chirurgien-oncologue, présent notamment aux côtés de son président lors d’une “disparition” observée entre le 8 et le 16 août 2017. Il aurait été consulté près de 35 fois en l’espace de quatre ans.

En plus de l’armada de médecins, l’intérêt de Poutine pour le cancer de la thyroïde interroge en Russie. Le président a manifesté une curiosité certaine pour le sujet, en rencontrant notamment en 2020 Ivan Dedov, chef du Centre national de recherche médicale en endocrinologie afin d’évoquer l’ampleur de cette maladie ainsi qu’un nouveau traitement hormonal à l’étude.

Ivan Dedov est d’ailleurs le patron de la fille aînée de Poutine, Maria, diplômée de la faculté de médecine de l’Université d’État de Moscou, mais aussi actionnaire de l’entreprise médicale Nomeko. Une société russe dont l’un des projets de recherche étudie de nouvelles méthodes de traitement du cancer.

De quoi nourrir nombre de fantasmes autour du dirigeant, qui avait par ailleurs affiché un comportement particulièrement précautionneux -voire paranoïaque- depuis l’arrivée du Covid-19, avec des protocoles sanitaires parfois démesurés au sein de l’appareil politique russe.

Le 7 février, les images de la rencontre entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macorn à Moscou avaient déjà attiré l’attention des services de renseignement américains sur les soupçons de maladie chez le président de la Russie.

Et si les Américains semblent certains qu’un mal ronge Vladimir Poutine, rien n’indique la mort prochaine du chef du Kremlin. Pour autant, “la menace de l’homme fou de guerre nucléaire” semble moins grande pour les renseignements américains avec un Vladimir Poutine “affaibli”.

Un Poutine affaibli a moins d’influence sur ses conseillers et ses subordonnés, disons, s’il ordonne l’utilisation d’armes nucléaires”, veut croire un haut responsable de l’Agence du Renseignement de la Défense américaine.

Source : Yahoo.fr ! (et Le HuffPost)