Pour le mois mondial de la lutte contre le cancer du sein, le CNRAO (Centre National d’oncologie radiothérapie Alassane Ouattara ) a ouvert ses portes en accord avec le ministère de la santé et de l’hygiène publique ainsi que la Couverture Maladie Universelle en faveur d’ une grande campagne de consultation gratuite visant à dépister le maximum de femmes en Côte d’Ivoire.
Cette campagne a eu lieu ce samedi 8 octobre au siège du CNRAO ; campagne initialement prévue au CHU d’Angré. Prof. Didi-Kouko Coulibaly Judith, directrice de ce centre, encourage les femmes à adhérer à cette campagne.
« Rappelons que le dépistage c’est venir, se faire examiner alors qu’on se sent en bonne santé » encourage-t-elle. La directrice du CNRAO incite les femmes à ne pas être “des ouvrières de la dernière heure‘’ mais plutôt à venir quand tout va bien autrement , ce ne serait plus un dépistage. La gratuité, selon elle, est un moyen qui “encourage les personnes à venir”. “C’est en ce sens que les consultations sont gratuites pour le dépistage ce samedi 8 octobre et le samedi 29 octobre” insiste Prof. Didi-Kouko.
Une réglementation à observer
Le dépistage est, certes très important, mais il est aussi réglementé, fait savoir la directrice du CNRAO qui prescrit le dépistage « à partir de 20-25 ans”. “Il faut s’examiner les seins soi-même tous les ans et se faire examiner les seins par un professionnel de la santé” recommande la spécialiste. Elle précise que “Dans l’idéal des cas, 2 fois par an, quand on ne peut pas, au moins une fois par an. A partir de 45 ans, on rajoute à ces 2 choses la mammographie qui est la radio des seins” prescrit-elle. Et de faire savoir que “Cette réglementation concerne toutes les femmes ayant au moins 20 ans. Pour faciliter l’accès à la mammographie à toutes le Chu d’Angré en collaboration avec le CNRAO fait une réduction du coût de la mammographie” informe Prof. Didi-Kouko. Elle indique que “Au chu d’Angré, depuis 3 ans, fait une réduction du prix durant ce mois, passant de 25000 prix habituels à 2000 francs lorsque les bulletins viennent du CNRAO“.
L’enjeu de la campagne
La directrice du CNRAO soutient que “Cette campagne vise à détecter facilement le cancer et à le traiter à 100% en évitant la perte d’un sein”. Prof. Didi-Kouko précise qu'”En plus, quand c’est découvert plus tôt, la chimiothérapie n’est pas obligatoire. Non seulement ça réduit le risque d’effets secondaires, de traitement, mais en plus, ça réduit les coûts des traitements”.
À travers tous ces mots d’assurance, la directrice invite les femmes à se joindre au mouvement initié par le ministère de la santé. L’engouement des femmes est palpable car à la mi-journée, on enregistre en moyenne 525 femmes présentes pour le dépistage. “Chaque année, quand nous organisons ce type de séance par jour de grande campagne de dépistage, nous attendons entre 500 et 1000 personnes” assure-t-elle.
Les causes sont diverses, notamment faire son premier enfant à partir de 35 ans, prendre des pilules sur la durée, l’hypertension artérielle, le diabète… Tous ces facteurs prédisposent au cancer du sein.
Comment l’éviter ?
« Il faut apprendre à regarder vos seins chaque mois, 5 à 6 jours après les règles » recommande la spécialiste du cancer. Il est demandé à toutes les femmes de comparer leurs seins en se regardant au miroir, s’autopalper et dès qu’une anomalie est constatée, se rendre à l’hôpital dans l’immédiat.
Konan Flêmoyé présente ce samedi pour son dépistage du sein reconnaît ne pas savoir “grand-chose, je sais qu’elle commence par une petite boule qui après contamine d’autres organes si ce n’est pas vite su ça peut causer le cancer du sein.” Pour Cissé Korotoumou, le cancer est très dangereux car sa famille en a pâti. « J’ai une sœur qui l’a eu et ils ont coupé son sein. » Cette situation l’a poussée à venir faire son test de dépistage ce jour.
L’appel est donc lancé à toutes les femmes de 20 ans et plus à se mobiliser massivement pour assister au dépistage du cancer qui aura lieu pour la prochaine campagne le 29 octobre 2022 .
Ruth Traoré, stagiaire