Dans la dynamique de faire des mutuelles sociales, des outils d’extension de la Protection Sociale, aussi bien en ce qui concerne les autres branches de couverture que pour l’ensemble des populations ivoiriennes, il s’avère nécessaire d’explorer des modèles existants afin d’en capitaliser les acquis et de réaliser les ambitions de maillage. Clarisse Slaha Kayo Mahi, cadre supérieur de sécurité sociale et Présidente de la faîtière des Mutuelles de santé ivoiriennes, au Gouvernement en qualité de Secrétaire d’État chargé de la Protection Sociale, semble s’inscrire dans la recherche de la réalisation de cette vision gouvernementale d’ensemble. C’est dans cette optique qu’elle conduit une mission à Bruxelles du 26 septembre au 3 octobre 2021 afin de calquer le modèle bruxellois.
Cette mission a pour objectifs globaux, de faire des mutuelles sociales, de véritables outils d’extension de la Protection Sociale aux populations sur toute l’étendue du territoire national, faire des mutuelles sociales, des instruments efficaces d’opérationnalisation des programmes nationaux de prévoyance et de couverture contre le risque maladie.
Les objectifs spécifiques sont entre autres examiner l’origine, l’évolution et les spécificités du système de Protection Sociale belge, examiner le cadre global de la Protection Sociale belge (cadre juridique, technique et fonctionnement), examiner l’architecture organisationnelle et technique du système d’assurance maladie-invalidité belge, examiner le rôle et les responsabilités des parties prenantes dans le système de Protection Sociale belge. Au cours de cette mission, Solidaris la première mutualité francophone de Belgique qui couvre à l’échelle du pays, 30 % de la population, soit plus de 3 millions d’affiliés, servira d’exemple. Solidaris, dans une logique d’anticipation de l’avenir du métier mutualiste et de réponses aux besoins de la population, développe l’ensemble de ses activités selon trois axes stratégiques en étant un gestionnaire incontournable de l’assurance maladie-invalidité (dans le cadre du système de protection sociale), Solidaris assure le remboursement, auprès de ses affiliés, de plus de 7 milliards € de prestations en santé. De cette mission de service public naît sa vision profondément enracinée de l’intérêt général.
En étant un prestataire full service, Solidaris protège efficacement ses affiliés en leur proposant une couverture complémentaire en santé pour plus de 130 millions € remboursés et s’inscrit dans une approche globale de la santé en développant une offre sanitaire et médico-sociale de proximité qui s’appuie sur un réseau d’établissements hospitaliers, plus de 2.000 lits, 65 polycliniques, 32 magasins d’optique, 17 centres de planning familial, des services à domicile.
Depuis 2014, au titre des programmes nationaux, la Protection Sociale ivoirienne s’est enrichie d’un système de couverture nationale contre le risque maladie connu sous l’appellation “Couverture Maladie Universelle (CMU)” qui constitue le régime général de base de prise en charge santé de l’ensemble des populations résidant sur le territoire national. En 2019, l’Etat ivoirien a mis en place le Régime Social des Travailleurs Indépendants (RSTI) en faveur des populations du secteur informel avec comme offres, des prestations maladie et de prévoyance.
Malgré la volonté du gouvernement, de façon générale, il se pose la problématique des articulations ou de l’arrimage entre ces programmes nationaux de couverture d’adhésion obligatoire et les systèmes complémentaires exploités par les mutuelles sociales. Si des pistes de solution ont été envisagées, en revanche, les préoccupations demeurent quant à leur opérationnalisation, surtout dans une vision des pouvoirs publics axée sur une mise en relief du social dans l’action gouvernementale à travers les politiques sociales du Gouvernement dites ‘’PS-GOUV’’ et ‘’Côte d’Ivoire solidaire’’.
Les mutuelles sociales, occupant des segments de couverture complémentaires à ceux des programmes nationaux, sont ainsi appelées à jouer des rôles d’Organismes Gestionnaires Délégués dans la mise en œuvre de ces derniers. A ce titre, ces mutuelles sociales pourront exercer des missions de recouvrement des cotisations et de traitement des prestations pour le compte notamment de la CMU.
Solange Oulaï