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Terrorisme- L’AILCT forme 50 Imams contre le discours des groupes djihadistes

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Le directeur général adjoint des cultes, Zoumana Kouyaté a procédé à l’ouverture officielle du premier séminaire de renforcement de capacité organisé par l’Académie Internationale de lutte contre le terrorisme au profit des imams, des guides religieux et des prédicateurs musulmans, sous le thème, « Rhétorique religieuse des groupes djihadistes : Réalité ou Invention dans la pratique ». L’objectif général de ce rassemblement est de renforcer durant 72 heures, les compétences des 50 participants de la religion musulmane afin de les rendre aptes à identifier, analyser, et déconstruire la rhétorique religieuse des groupes djihadistes. L’ouverture de cette formation s’est faite ce mardi 3 décembre 2024 à Korhogo.

Un rendez-vous rendu possible grâce à la collaboration entre l’Académie Internationale de Lutte contre le Terrorisme et Expertise France en Côte d’Ivoire avec le financement de l’Union européenne, autour du projet renforcement des capacités ouest africaines de lutte contre le terrorisme. Du 3 au 5 décembre 2024, les experts Ivoiriens et étrangers auront plusieurs temps de partage d’expériences, de formation des guides religieux et des imams sur l’extrémisme violent et la lutte contre le terrorisme autour des thématiques portant sur la menace terroriste en Afrique de l’Ouest : de l’exogénéité en l’endogénéité, le financement étranger à l’autofinancement des groupes terroristes, et le seuil entre liberté de culte et infraction pénale, les signaux de radicalisation religieuse et droit pénal des groupes terroristes, les écoles confessionnelles coraniques : industrie de fabrication des radicaux ou espace d’apprentissage citoyen : l’expérience du Nigéria et du Nord Cameroun, le discours et [le] mode d’action de l’extrémisme religieux, la coordination entre le renseignement et les guides islamiques dans la prévention et la lutte contre le terrorisme, le programme de déradicalisation : l’expérience mauritanienne.

Au nom de Lacina Ouattara, Député-maire de Korhogo, Coulibaly Fagnoro s’est félicité de la tenue dans sa commune, de cette importante rencontre autour des questions sécuritaires dans une cité qui de deux mosquées dans les années 1960, compte aujourd’hui plus de 360 mosquées. Et cela malgré le poids des traditions. Ce qui selon lui, est le symbole d’une cohabitation pacifique de la religion et de tradition, à l’image de l’ensemble du territoire national.

Le président du Conseil Supérieur des Imans, des Mosquées et des Affaires Islamiques de Côte d’Ivoire (COSIM), Cheick aima Ousmane Diakité a salué l’initiative du ministre d’Etat, ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara. Par ailleurs, il a indiqué que le terrorisme est contraire à l’idéologie de l’islam. Aux séminaristes, il a rappelé que ce séminaire est très important pour le pays mais singulièrement pour la communauté musulmane. « Nous nous retrouvons dans un cadre stratégique et essentiel pour aborder un sujet qui touche le cœur de notre mission spirituelle, sociale et morale, ainsi que l’équilibre social dans notre pays », a souligné Cheick Al Aïma Ousmane Diakité.

Et de poursuivre pour dire que « malgré la centralité et la profondeur de ces principes coraniques, notre religion, la religion de l’islam est au cœur des projets de conquête de pouvoir. Cela se manifeste par la formation de groupe d’individus se réclamant de l’islam qui développent des comportements violents. »

Il est donc impératif et primordial pour le premier guide religieux de la communauté musulmane ivoirienne que les ces collègues imams, guides religieux et prédicateurs soient attentifs pour mieux appréhender le mode de fonctionnement des groupes terroristes qui travaillent constamment pour élargir leurs bases géographiques et mentales.

« Ces groupes violents ambitionnent de détruire notre modèle religieux, notre sécurité spirituelle…Donc c’est à nous les prédicateurs, les imams et guides religieux musulmans que revient la responsabilité de mener collectivement des actions de déconstruction des discours obscurantistes des groupes extrémistes. Cette lutte est la nôtre. Pour cela nous devons être formés et informés pour faire face aux défis qui s’imposent à nous. C’est pour cela que ce présent séminaire est une bonne opportunité de réflexion et de partage d’expertise afin de mieux comprendre et de combattre la dénaturalisation de notre noble religion, et son dévoiement pour des intérêts de groupe et des influences politiques ou diplomatiques», a affirmé le président du COSIM.

S’appuyant sur des passages du saint Coran, il a rappelé aux séminaristes leur rôle face à la communauté des fidèles musulmans. « En tant qu’imam, nous avons la responsabilité de rétablir la vérité, de dénoncer fermement cette manipulation des esprits étriqués, et d’apporter aux jeunes générations les réponses adaptées à la hauteur des enjeux de fanatisation et de production de la violence” a-t-il recommandé.

Dans son discours d’ouverture solennelle le directeur général adjoint des cultes, Zoumana Kouyaté a émis le vœu de voir ses assises de haut niveau, accoucher des esquisses de réponses indispensables au développement du pays. Souhait que partage Dr Lassina Diarra, en charge de recherches stratégiques à l’académie internationale de lutte contre le terrorisme. Lequel n’a pas manqué de réitérer l’attention particulière qu’accorde sa hiérarchie au dit séminaire en appelant à une synergie d’actions dans cette lutte. Rappelons que face à l’expansion du terrorisme en Afrique, l’Union Européenne a inscrit la lutte contre le terrorisme transrégional au centre de ses priorités par la mise en œuvre d’un nombre croissant de projets liés à la sécurité et l’approfondissement de son partenariat avec l’organisation régionale des pays partenaires. Et ce projet en soutien à l’Académie Internationale de lutte contre le terrorisme a démarré en 2023 pour une période de 36 mois.

 

Adam’s Régis SOUAGA avec T.C à Korhogo