Un prêtre orthodoxe, entendu par des évêques dans un conseil de discipline après avoir été accusé de trafic de cocaïne, leur a jeté un liquide acide. Trois ont été hospitalisés pour des brûlures au visage.
L’audience de discipline a viré à l’attaque. Mercredi dernier, un ancien prêtre orthodoxe était entendu par des évêques au monastère Petraki à Athènes en vue d’une sanction disciplinaire après des accusations de trafic de cocaïne le visant. En 2018, il avait été surpris en possession d’1,8 gramme de cocaïne dissimulé dans sa soutane et soupçonné de contribuer à un trafic de drogue. La découverte et les accusations avaient entraîné l’ouverture d’une enquête qui risquait de mener à son exclusion de l’Église, en attendant son procès pour possession de cocaïne.
Mais le religieux de 36 ans, dont le nom n’a pas été rendu public, s’est présenté à l’audience avec une grande bouteille de liquide corrosif, «probablement du vitriol» selon «Ta Nea», et l’a jeté sur les évêques qui avaient prononcé sa suspension de l’Église, à l’énoncé du verdict. Trois évêques, brûlés au visage, ont été hospitalisés et sont depuis ressortis, ainsi qu’un gardien qui a arrêté le trentenaire à la porte du monastère. Au total, 11 personnes ont été blessées, dont sept évêques et un avocat. «Ma première pensée est qu’il voulait nous insulter et nous arroser d’eau bénite, qu’il pensait notre décision non réfléchie», a expliqué à la télévision grecque l’évêque Kallinikos, un des blessés. C’est en voyant la soutane d’un de ses collègues «devenir rouge» et en sentant ses yeux brûler qu’il a réalisé la dangerosité du produit qu’il venait de recevoir sur le visage.
Le ministre de la Santé Vassilis Kikilias s’est rendu à l’hôpital pour rencontrer les victimes, dont une a été transférée au service de chirurgie réparatrice. «C’est un événement tragique», a-t-il déclaré, précisant que le Premier ministre Kyriákos était «constamment informé» de l’évolution de l’état de santé des blessés. Le chef du gouvernement s’est entretenu avec Mgr Ieronymos II, l’archevêque d’Athènes, le chef de l’Eglise grecque, lui exprimant «sa profonde tristesse» et lui assurant que l’État fournirait «toute l’assistance médicale possible pour le prompt rétablissement des victimes de cette attaque».
L’avocat du prêtre défroqué Andreas Theodoropoulos a déclaré qu’il «a été prouvé légalement et médicalement qu’il n’est pas en pleine possession de ses moyens», placé sous antidépresseurs et ayant tenté de se suicider il y a quelques semaines à peine. «Son acte était odieux mais il ne voulait pas leur faire de mal, c’était un geste d’exaspération qui a fini en blessures», a-t-il expliqué, cité par le «New York Times».
Source: parismatch.com