Pascal Affi N’guessan, porte-parole du Conseil National de la transition (CNT), avec pour président Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA, a été interpellé par les services de sécurité comme confirmé à Laurore.net par une source sécuritaire.
Géneviève Goëtzinger, ancienne journaliste à RFI, qui communique beaucoup autour de l’actualité de l’opposition ivoirienne a, dans un tweet écrit que « je confirme l’arrestation cette nuit de Pascal Affi à Akoupé, aux portes du Moronou, alors qu’il ralliait Bongouanou, sa ville natale. »
Pascal Affi N’guessan n’a pu faire l’annonce du mardi 3 novembre 2020, remplacé par Pr Maurice Kakou Guikahué, secrétaire exécutif du PDCI-RDA, interpellé plus tard par les forces de police à la résidence d’Henri Konan Bédié, à Cocody les Ambassades.
Depuis, le président du conseil régional du Moronou, était silencieux. On le disait en résidence surveillée à la Riviera CIAD. Vendredi 6 novembre 2020, le Procureur de la République, Richard Adou a annoncé que Pascal Affi N’guessan et Albert Mabri Toikeusse étaient « recherchés ».
Le président du FPI, qui visiblement, se cachait pour tenter de sortir d’Abidjan et par la suite du territoire national au moment où le pouvoir d’Abidjan a décidé de réagir aux manœuvres de déstabilisation de l’opposition.
Maurice Kakou Guikahué, N’dri Kouadio Pierre Narcisse, Aminata N’diaye, Augustine Essoubo, Marcelle Bédié, Alice Bombo, Antoine Bédié, Andy Daniel, Désirée Damois, personnalités membres du PDCI-RDA ou proches d’Henri Konan Bédié, ont été interpellés.
Le collectif des Avocats d’Henri Konan Bédié a jugé « l’interpellation illégale du Pr Maurice Kakou Guikahué sans la levée préalable de son immunité parlementaire et la mise en œuvre de la procédure spéciale liée à sa qualité d’ancien ministre. »
Pour sa part, Guillaume Soro a lancé un appel à l’armée, estimant que « malgré tout, rien n’est perdu. »
Selon l’ex-président de l’Assemblée Nationale, en exil en France, « M.Alassane Ouattara veut absolument décapiter la Transition pour pouvoir éteindre toute contestation et régner dans un consensus dictatorial où la paix qui prévaut est celle des cimetières. »
Par un communiqué en date du 4 novembre, Me Habiba Touré, Avocat personnel de Laurent Gbagbo, a annoncé un échange téléphonique avec le Premier Ministre Hamed Bakayoko. « Le Président Laurent Gbagbo a tenu à inviter le Premier Ministre Hamed Bakayoko, à apaiser la situation en favorisant le dialogue plutôt que la répression » a-t-elle fait savoir.
« Il s’est réjoui de la très bonne disponibilité du Premier Ministre Hamed Bakayoko qui a promis de poser des actes en faveur de la décrispation du climat politique » a-t-elle précisé.
Plus d’une cinquantaine de morts ont été enregistrés dans des violences qui ont précédé l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, qui mettait aux prises Alassane Ouattara, Kouadio Konan Bertin, Henri Konan Bédié et Affi N’guessan. Les deux derniers ont appelé à la désobéissance civile et à déployer tous les moyens pour empêcher le bon déroulement de l’élection.
Daoukro, Dabou, Toumodi, Yamoussoukro ont été particulièrement touchées par ces violences. A Béoumi, le cortège du ministre de la Communication et des Médias, a été visé par des tirs et des jets de projectiles. Un membre de sa délégation a été touché à la tête. Il a invité les cadres de la région à mener des missions de sensibilisation.
L’Union Européenne, la CEDEAO et des pays frères de la Côte d’Ivoire ont lancé un appel au calme et au dialogue, tout en invitant Henri Konan Bédié et son groupe à renoncer au conseil national de la transition.
La Commission électorale indépendante a proclamé les résultats provisoires, donnant comme vainqueur de l’élection, Alassane Ouattara, avec 53.90% des voix. L’opposition ivoirienne conteste à Alassane Ouattara, le droit à une nouvelle candidature, après le décès le 8 juillet 2020, de l’ex-Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly.
Adam’s Régis SOUAGA